Sénégal J5

Journée bien remplie et départ de l'hôtel à 7.00 - même pas le temps de petit-déjeuner :(

Même si le soleil se fait rare aujourd'hui, le temps est lourd et la température dépasse largement la barre des 30°C.

Notre guide, Annette, nous explique que désormais la visite de Dakar ne se fait plus à pied (compte tenu des tensions locales et politiques) mais seulement en bus. Vraiment dommage car on perd la spontanéité du voyage et subissons à nos rares descentes les assauts des faux-commerciaux !! 

Nous commençons donc notre journée par la visite d'un atelier d'artistes sénégalais (collage de poudres de différentes teintes). Puis, arrêt au pied de la Cathédrale du Souvenir Africain : l'intérieur est rudimentaire mais l'esprit colonial est très présent (orgue couleur turquoise, fenêtres en lattes de bois...)  L'itinéraire se poursuit dans le car : la ville est riche en contrastes (hauts buildings face aux bidonvilles).

Hormis le palais présidentiel et la gare ferroviaire, la ville semble ne pas avoir changé depuis des générations. La déclaration d'indépendance de De Gaulle annonçant la fin des colonies françaises dans les années 60 n'a fait qu'enliser le pays dans la pauvreté africaine malgré le passage au pouvoir de Senghor, proclamé premier président du Sénégal.

Il est 10.00 et rendez-vous est pris à l'embarcadère du port : le ferry nous attend pour une traversée d'une ½ heure afin de nous rendre sur l'île de Gorée, symbole de la traitre des noirs et de l'esclavage par excellence depuis plusieurs siècles. Cette presqu'île, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, semble ne pas avoir pris une ride depuis le départ des derniers colons à la fin des années 50. Ses couleurs, ses ruelles nous font remonter instantanément dans le temps.

Le musée de l'esclavage dont l'histoire nous est narrée en personne par le conservateur, nous retrace en quelques minutes 300 ans de servitude, soit près de 20.000.000 de personnes (hommes, femmes, enfants) troquées, vendues en fonction de leur « valeur marchande ». Les malades étaient jetés à la mer pour éviter toute contamination, les esclaves attachés deux à deux avec un boulet d'une dizaine de kilos. Si l'un tentait de s'échapper par l'océan, il condamnait également l'autre à la mort.

La visite se poursuit par une balade à travers les ruelles et l'église St Charles Borromé.

Malgré la prédominance de la religion musulmane (à plus de 90%), le catholicisme préserve de beaux vestiges.

Avant le déjeuner, arrêt le long de la côte Atlantique faisant face à la capitale Dakaroise.

Après-midi consacré au musée historique de l'île et son fort entouré de canons. Belle perspective.

Nous terminons pas l'édifice le plus moderne de la capitale qui est la statue de la Renaissance Africaine : représentant un couple en habit traditionnel avec un enfant qui pointe son doigt vers l'avenir du pays ainsi que du continent.

Il faut avouer que cette gigantesque réalisation de bronze, construite en 2008, a coûté la bagatelle de 16 Milliards de Francs CFA alors que le pays s'enlise dans la pauvreté.

Retour à l'hôtel (assez difficile pour Sophie) , apéro avec soirée de danses sénégalaises et repas tranquille.